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Les prisons sont pleines à craquer Avec un taux d'occupation de 120% en moyenne, la situation dans les prisons françaises ne s'améliore pas. Même le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Jean-Marie Delarue, a dressé un état des lieux très critique sur plusieurs points.
Un record qui s'explique par la suppression de la grâce présidentielle du 14-Juillet. Cette grâce, décriée par de nombreux professionnels parce qu'elle ne permettait pas de préparer la sortie des détenus, servait de soupape à l'administration pénitentiaire (AP), permettant de faire de la place, avant les "rentrées" d'automne.
Cette densité carcérale de 120%, (c'est-à-dire qu'un détenu sur cinq est en surnombre) fait que La situation devient critique quand un détenu souffre de troubles psychiatriques, comme c'est le cas pour environ un quart de la population incarcérée.
Le taux de sur-occupation varie en fonction des établissements. Il y a 137 détenus pour 100 places dans les maisons d'arrêt. Censées n'accueillir que des détenus effectuant des peines inférieures à un an, ou des prévenus (en attente de jugement), elles hébergent des prisonniers condamnés à des peines plus longues, plus de 10 000 détenus sont dans ce cas.
S'il y a beaucoup à faire pour améliorer les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires français, la priorité doit être donnée au désengorgement des maisons d'arrêt, dont la situation est aujourd'hui indigne d'une démocratie.
L'administration pénitentiaire estime que la population sous écrou "pourrait" atteindre 80 000 personnes en 2017. Ce scénario a été élaboré avant l'introduction des peines planchers et la fin des grâces présidentielles, qui pourraient entraîner, en cumulant les estimations une augmentation à terme, de 17 500 détenus.
Le combat contre la surpopulation est-il gagnable ? Depuis 2002, les gouvernements successifs se sont lancés dans une politique d'accroissement du nombre de places de détention de 13 200 unités. Mais les programmes de construction de prisons coûtent cher et les places sont généralement vite remplies.
L'enthousiasme affiché par l'administration pénitentiaire sur l'application des règles européennes se heurte à la réalité de la surpopulation. L'AP reconnaît que l'emprisonnement individuel - prévu par la loi française depuis 1875 - comme la séparation des prévenus et des condamnés ne sont pas, actuellement, réalisables. Quant aux règles sur les conditions d'hygiène, elles peuvent poser dans certains cas des difficultés d'application, en raison de la vétusté ou de l'ancienneté de certains établissements. La surpopulation n'est pas prise en compte par les juges. La décision d'un juge de placer en prison ne tient aucun compte des capacités d'exécution de la mesure. On place en détention sans limite de capacité des établissements et l'on demande à l'administration pénitentiaire d'exécuter !
Le travail y est de plus en plus rare! Et pourtant le travail est une nécessité en prison, car il amorce une démarche de réinsertion et contribue à éviter la récidive". Seules 27% personnes ont été rémunérées au titre d'un travail en détention, alors que beaucoup aimeraient travailler, le travail est irrégulier, épisodique et beaucoup plus mal payé que le prévoit la législation.
Les prisons sont certes plus modernes et moins crasseuses, mais les nouvelles prisons sont aussi bien plus vastes, et du coup déshumanisées. On s'est trompé dans l'architecture des prisons, on a mis 600 ou 800 détenus là où avant il y en avait 100 ou 130, et du coup il se produit ce que j'appelle la massification de la détention.
Les fouilles à corps sont une humiliation pour celui qui en est l'objet et constitue une gêne importante pour celui qui en est chargé. Et à ce niveau, aucune évolution, alors que la loi pénitentiaire de 2009 était censée "régir" ces fouilles. (voir article Fouille à corps http://bit.ly/Mc3SvB)
La dangerosité comme concept de base ! Est-on capable de savoir qu'un individu va commettre un crime demain? Je ne le crois pas. On aura beau perfectionner les instruments, on n'y arrivera pas, On peut donc s'inquiéter d'un changement de point de vue dans les lieux de détention, basée sur la "dangerosité" supposée des détenus. L'effort actuel porte sur la population qui, condamnée hier, peut devenir dangereuse demain. Un postulat de base très éloigné d'une volonté de réinsertion. La sécurité des Français se joue au moment de la sortie du détenu et non à son entrée en prison.




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Tag(s) : #CONDITION DE DETENTION, #POPULATION PENALE, #INFOS, #JUSTICE
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